Conférence
C'est devant une salle comble que M. l'abbé Mermet parla, hier, dans les salons Gaze, de cette science nouvelle et prestigieuse qui porte le nom de radiesthesie.
Auprès de lui, sur l'estrade, avait pris place M. Delattre, vice-président de l'Association Française et Internationale des amis de la Radiesthésie.
C'est lui qui nous présenta l’éminent savant qui hérita de son père du don extraordinaire que possédait ce dernier et qui l'avait d'ailleurs fait nommer par tous « le Sourcier de la Savoie ».
M. Delattre nous dit combien il est heureux de constater le succès remporté par cette première manifestation de la science radiesthésique en Bretagne.
Il remercie l'auditoire d'avoir répondu à l'appel du Comité organisateur et nous fait un bref historique de la Radiesthésie, science qui n'est en fait, que la codification de l'art du sourcier.
Un Chinois
Il y a 6.000 ans, un Chinois travaillait déjà la découverte des sources par la baguette ou le pendule : Au XVIII et XVIVième siècle, les savants essayèrent de créer une science nouvelle basée sur des principes solides.
Railleries et scepticisme contrecarrèrent leurs plans.
Ce n'est vraiment que pendant ces vingt dernières années que la Radiesthésie prit l'essor que l'on était en droit d'attendre d'une science exacte.
Ce progrès foudroyant est du sans nul doute, à celui de la science métallique et à la découverte des rayons ultraviolets et infra-rouges, des rayons telluriques et des ondes hertziennes.
Un groupe d'hommes dont les intelligences étaient ouvertes au progrès, se forma autour de M. l'abbé Bouly pour étudier et propager les bienfaits de la Radiesthésie : l'Association Française et Internationale était née.
M. Delattre nous parle encore de l'abbé Mermet.
Il nous dit quelle fut sa formidable hérédité radiesthésique, il nous initie à ses travaux un peu ésotériques et qui devaient aboutir à la vulgarisation de la plus incroyable des sciences.
L'attention la plus soutenue
M. l'abbé Mermet commence sa conférence au milieu de l'attention la plus soutenue, il déclare nous apporter les fruits de quarante années d'expérience.
- Les effets sourciers, nous confit-il, sont dus à des causes surnaturelles dont la principale est, sans aucun doute, la radiation des corps.
Le corps humain est traversé de courants induits qui partant au pied droit pour aller jusqu'à la main droite.
Le pendule est l'instrument nécessaire qui nous rend sensibles les champs radiesthésiques, de même, qu'un poste nous est indispensable pour capter les ondes de la télégraphie sans fil.
- Il existe, poursuit M. l'abbé Mermet, diverses sortes de rayons qui servent de base a la radiesthésie.
Les uns sont dits « fondamentaux », leur direction est immuable.
C'est ainsi que le Sud sera la direction du fer, l'Est celle de l'argent, le Nord, celle de l'étain, le Nord-Est celle du nickel, le Sud-Ouest celle du cuivre, etc...
Les autres sont dits « rayons solaires ».
Ils n'aboutissent pas au corps humain à cause d'une sorte d'interférence et ils permettent facilement de reconnaître la nature d'un corps.
- Il en existe d'autres.
C'est « l'image magnéLique » qui est une véritable ensorceleuse puisqu'elle brouille parfois le prospecteur et le fait se tromper quant à l'emplacement exact de l'objet cherché.
On ne saurait mieux comparer ce rayon qu'à ceux du soleil se reflétant sur l'eau et qui, mouvants, sont parfaitement insaisissables.
M.l'abbé Mermet cite encore d'autres rayons de moindre importance, puis :
- Il est également, en radiesthésie, des chiffres immuables qui caractérisent chaque corps et auxquels des chimistes reconnaissent une certaine analogie avec les poids atomiques des corps.
Certains corps peuvent avoir le même chiffre, mais alors leur direction diffère.
Après avoir parlé de la part des forces naturelles dans la science radiesthésique, l'éminent conférencier nous parle de la part prise par le corps humain :
- La plupart des gens, dit-il, sont sourciers sans le savoir.
Avec un peu de culture et beaucoup d'expérience, on doit, pour peu que l'on soit récepteur, pouvoir prospecter avec de grandes chances de réussite.
M. l'abbé Mermet explique que le fluide vient directement au corps.
Tous les rayons émis par un objet viennent au corps humain si ce corps est un bon récepteur. Puis il nous donne des explications sur l'art de se servir du pendule.
- Il faut le tenir entre le pouce et l'index, au niveau de la première phalange et ne donner au bras aucune raideur.
Les muscles doivent, pendant toute la durée de la prospection, garder leur abandon et leur souplesse.
La matière du pendule est assez indifférente.
mais il vaut mieux, autant que possible, le choisir d'un corps neutre (bois, ivoire, etc.).
Le meilleur pendule est celui dont j'ai déposé la marque et qui se compose d'une sphère en étain doré s'ouvrant par le milieu.
On peut y introduire un bout du métal que l'on veut chercher.
La longueur du fil doit également dépendre de la nature du corps à trouver.
Le conférencier nous dit encore que la prédisposition naturelle à la réception des ondes radiesthésiques ne suffit pas à faire d'un sujet un excellent prospecteur.
Il faut encore à ce dernier une longue expérience et une solide culture technique. L'apprentissage est long et l'on est toujours sujet à des erreurs qui ne doivent pas rebuter.
Devenir sourcier
- Comment devient-on sourcier ?
demande M. l'abbé Mermet.
Je vous entend tous me poser cette question.
Je n'ai qu'une réponse à vous faire : Exercez-vous.
L'orateur parle aussi du fading qui vient parfois troubler les prospections, mais contre lequel il est assez facile de lutter, et des parallèles qui brouillent également les sujets et leur font parfois faire de grossières erreurs.
- C'est surtout dans le domaine de l'eau que la Radiesthésie peut rendre d'immenses services. Et, lorsque je vous aurai cité quelques-unes des prospections que je fis dans la France entière, vous vous rendrez compte de ce que doit à la Radiesthésie, l' "humanité soiffeuse" !.
Et M. l'abbé Mermet nous cite des cas vraiment étranges, résolus par lui en plein scepticisme de la part des témoins de ses expériences.
D'ailleurs, nous dit-il, tout ce que l'on peut faire de près, on peut le faire de loin, de très loin mème.
En se servant d'une carte à grande échelle, d'un plan, ou mieux d'une photographie aérienne, on peut découvrir à distance non seulement des sources et des gisements de métaux, mais des personnes disparues noyés, voleurs, banquiers en fuite, cadavres enfouis dans des bois, etc. » Le cas le plus typique, d'ailleurs, est celui que l'on doit à l'abbé Mermet et qui, à l'époque, eut un certain retentissement cinq jours avant que l'on eut appris la perte du dirigeable de l'expédition Nobile, M. l'abbé Mermet avait trouvé, à des coordonnées très exactes, l'existence de 2.500 kgs de ferraille (poids exact du dirigeable), d'un cadavre (l'un des compagnons de Nobile était, en effet, décédé) et d'autres personnes vivantes.
M. l'abbé Mermet termine sa très trouvait, décela l'existence d'une source de 20 litres d'eau à la minute en Bolivie et celle d'un puits de pétrole 'en Colombie, à cinq cents mètres au dessous du niveau du sol.
M. l'abbé Mernet termine sa très intéressante conférence par une explication de la Radiesthésie mise au service de la science médicale.
Grâce au pendule il est permis de révéler l'existence de bacilles tels que ceux de la tuberculose, de la syphilis ou du cancer.
On peut également déterminer les points faibles d'un sujet, au point de vue cérébral.
C'est ainsi que 38 à 40 oscillations révèlent un individu normal et sain d'esprit, 500 et 600 oscillations sont les signes d'une neurasthénie noire dont le suicide est la fin ordinaire.
L'Académie des Sciences vient d'ailleurs de reconnaître cette curieuse chose en décernant le diplôme de docteur à M. Abel Martin, qui vient de terminer une admirable thèse sur la Radiesthésie appliquée à la médecine vétérinaire.
- La Radiesthésie, conclut M. l'abbé Mermet, est une science indiscrète grâce à laquelle rien ne peut rester caché.
Mais ce n'est pas une science occulte.
C'est une science exacte dont les lois sont immuables, et comment ne pas, ici, remercier le Créateur qui nous permet de soulever un pan du grand voile "mystère" ?
Yann Loranz
L’Ouest-Éclair, 16 mars 1933